De paardenmolen van Yser Houck

De vereniging Yser Houck bouwt tegenwoordig een paardenmolen (!) in Volckerinchove. Ze volgen inderdaad het voorbeeld van Bachten de Kupe (openluchtmuseum te Izenberge) ... De paardenmolen moet gebouwd zijn voor het einde van 2009.

Les moulins à cheval (ou moulins manèges), « rosse meulen » en flamand, ont aujourd'hui tous disparu des Flandres françaises. Ils y étaient pourtant nombreux jusqu'au XIXe siècle. L'association Yser Houck a décidé d'en reconstruire un, rue de l'Ancienne-Gare. Il devrait être inauguré au mois de juin.

Éric Vanleene, artisan belge basé à Pollinckhove, un petit village flamand situé à une dizaine de kilomètres d'Hondschoote, a bâti un petit monopole dans son domaine : la restauration de moulins. À Watten, Pitgam, Wormhout, et plus récemment, à Terdeghem, on a fait appel à ses talents pour remettre d'aplomb ces monuments familiers du paysage local. « Je suis né dans un moulin. Mon grand-père construisait des moulins, et mon père était menuisier parce que l'activité s'est un peu tarie dans les années 1950 », explique-t-il. Ce savoir-faire spécifique, « qui se concentre surtout sur la mécanique et la partie tournante » l'a fait voyager jusqu'en Allemagne ou en Angleterre. Et puis ces derniers mois, à Volckerinckhove.

L'association Yser Houck a décidé de remettre d'aplomb un moulin à cheval, tel qu'il en existait, autrefois, en Flandre. « Ces petits bâtiments suppléaient les moulins traditionnels en cas de manque de vent ou étaient construits dans les cours des grandes fermes pour éviter de devoir se rendre au moulin à vent voisin », relate l'association dans le dernier numéro de son magazine. Le principe : un cheval tournait à l'extérieur du moulin et activait la meule grâce à une perche reliée à la toiture et fixée à un axe vertical.

Aujourd'hui, plus un seul moulin à cheval ne subsiste dans la région. Les plans de celui de Volckerinckhove ont été dessinés en s'inspirant d'un « survivant » d'Izenberge, en Belgique. Si Éric Vanleene s'est chargé de toute la partie technique, Michel Thoorens, ancien maçon et salarié de l'association Yser Houck depuis vingt ans, a construit le bâtiment en lui-même. Leurs deux noms sont gravés sur l'énorme poutre transversale qui surplombe la petite salle intérieure.

Michel Thoorens parle avec fierté et émotion du travail déjà accompli, puis qui a participé à de nombreux chantiers de reconstruction pour Yser Houck, notamment ceux de la chapelle de Noordpeene et de la « chaumière » de Volckerinckhove, qui abrite aujourd'hui la médiathèque, l'office de tourisme intercommunal et le siège de l'association. « Regardez ces petites briques plates. Tout le monde les recherche », assure-t-il. Comme pour les autres chantiers, la plupart des matériaux (briques, dalles, ossature en orme local) sont issus de la récupération ou du démontage d'anciennes bâtisses flamandes vouées à la destruction. Le moulin leur fournira une deuxième vie, grâce à une subvention du conseil général (30 000 €).

Probablement inauguré lors de la Journée des Moulins, le 20 juin, il ne fonctionnera « que lors de nos manifestations », précise Jean-Pierre Dumont, vice-président d'Yser Houck, qui ajoute que l'association projette de se lancer dans la restauration d'une grange, toujours dans le centre du village.

A Bollezeele, Zegerscappel et au hameau de la Cloche, à Lederzeele, à Esquelbecq à Wormhout, à Rexpoëde, les moulins à cheval ou moulin manège ou, en flamand Rosse meulen, se dressaient encore dans la campagne flamande au XVIIe siècle comme en témoignent des documents mis en lumière par l'association Yser Houck.